Résumé
La responsabilité de protéger (R2P), concept apparu en 2001 et reconnu quatre ans plus tard par l’Assemblée générale de l’ONU, est une norme émergente des relations internationales selon laquelle chaque État a la responsabilité de protéger sa population des crimes de génocide, crimes contre l’humanité, nettoyage ethnique et crimes de guerre et, s’il y échoue, la communauté internationale a la responsabilité d’intervenir.
Souvent invoquée pour justifier des interventions militaires – par exemple en Libye (2011) –, elle ne se réduit pas à l’usage de la force et ne doit pas être confondue avec le droit d’ingérence. La R2P fait l’objet d’un débat naturel, puisqu’elle incarne exemplairement les tensions entre sécurité nationale et sécurité humaine, souveraineté et droits de l’homme, paix et justice, qui agitent la société internationale.
À lire également, en Que sais-je ?...
Le droit international, Emmanuel Tourme-Jouannet
L’ONU, Frédérique Mestre-Lafay
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Chapitre I – Les sources
La redéfinition de la souveraineté comme responsabilité
Le DIDH et le DIH
La fin de la guerre froide
L’interventionnisme humanitaire des années 1990
La sécurité humaine
La protection des civils (POC)
Prévention des conflits versus prévention des atrocités de masse
La responsabilité de poursuivre
Le droit d’ingérence
Les autres doctrines interventionnistes
Chapitre II – La conception (2001-2005)
La genèse de la CIISE
Le rapport de la CIISE (2001)
La guerre en Irak (2003)
Le rapport du Groupe de personnalités de haut niveau (2004)
Le rapport du SGNU (2005)
Chapitre III – La naissance (2005)
Une R2P « allégée »
Deux responsabilités de protéger
La R2P est-elle une norme ?
Chapitre IV – L’opérationnalisation
Le conseiller spécial pour la R2P
Les tests de 2008-2009
Le rapport sur La Mise en oeuvre de la R2P (2009)
Rapports du SGNU et dialogues interactifs informels à l’AGNU
La pratique du CSNU
La prévention
La crise de 2011
La R2P après la Libye
La responsabilité de ne pas utiliser le veto
Les acteurs non étatiques
Chapitre V – Les approches régionales
Les mutations de l’ordre international
L’Afrique
Le Brésil
La Chine
Les autres BRICS
L’OIF
Chapitre VI – Les critiques
Le manque de volonté politique
Le problème de l’agence
Les critiques anti-impérialistes
Conclusion
Bibliographie
Autour de l'auteur
Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, juriste et docteur en science politique et en philosophie, est enseignant à Sciences Po et titulaire de la chaire d’études sur la guerre du Collège d’études mondiales. Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages, dont La Guerre au nom de l’humanité. Tuer ou laisser mourir (Puf, 2012, prix du maréchal Foch de l’Académie française).