Un essai sur l'antispécisme, ce courant philosophique et moral qui refuse de placer l'humain au-dessus des animaux.
Le propos. Si vous êtes un défenseur de la cause animale, ce livre est fait pour vous. La philosophe Valéry Giroux signe là un intéressant essai sur l'antispécisme. Ce courant philosophique et moral, dont les origines sont multiples, dit que l'espèce à laquelle appartient un animal n'est pas un critère pertinent pour que l'humain décide de la manière dont il doit le traiter. L'auteure procède ainsi à un éclairant passage en revue des différents concepts fondamentaux. On apprend que le sujet, en dépit de sa bouillante actualité, ne date pas d'hier. Certaines réflexions remontent au Ve siècle avant J.-C. (Empédocle), puis sautent le temps pour surgir au IIIe siècle (Porphyre) et au XVIIIe siècle (Voltaire). De quoi varier les sources de réflexion du profane, si celui-ci avait pour seule source de réflexion la moraline d'Aymeric Caron.
L'intérêt. Qui dit antispécisme dit… spécisme. Valéry Giroux consacre justement un chapitre aux partisans de la supposée supériorité de l'humain sur les animaux (c'est-à-dire presque tout le monde). Il est à ce titre amusant d'observer, comme le relate l'auteure, que les chercheurs ont établi une classification des spécismes. Il y a le spécisme radical et, bien sûr, le modéré. Le spécisme pur et le spécisme attributif. Le spécisme absolu et le spécisme relatif. Il faut s'accrocher - on s'emmêle parfois les pinceaux -, mais ce passage nécessaire aide à mieux comprendre pourquoi nous, les humains, accordons des traitements préférentiels à telle espèce, mais pas à une autre.
L'auteure. Valéry Giroux est docteure en philosophie (éthique animale) et professeure associée de droit à l'université de Montréal.