Moins de psychotropes, moins de sédatifs : l’intervention de musicothérapeutes auprès de malades démontre les vertus curatives de la musique. Mais pas n’importe laquelle : celle qu’aime le patient, loin du new age des salons de massage.
Il y a trente ans, la Française Emmanuelle Parrenin est devenue sourde à la suite d’un accident. Celle qui a incarné le renouveau du folk français avec l’album Maison rose (1977) voit sa carrière de chanteuse et de musicienne s’achever brutalement. «Selon les médecins, il n’y avait rien à faire : je ne pourrais plus jamais entendre, se souvient-elle. On m’a alors prêté un chalet d’alpage en Savoie. J’y ai vécu sans eau ni électricité, mais avec mes instruments. Au départ, ça a été instinctif. Je me suis mise à jouer de mes harpes, de mes épinettes ou de ma vielle à roue, tout en chantant - sans m’entendre - les notes que je jouais. Instantanément, j’ai senti des résonances dans le corps. Pendant un an et demi, j’ai continué et mon oreille s’est améliorée.» Elle souffre alors d’acouphènes mais, miracle, elle entend à nouveau...
Bibliographie de François-Xavier Vrait