Ville-puzzle par excellence, New York se prête particulièrement bien à l’exercice du dictionnaire. Le « Dictionnaire amoureux » de Serge July et « Les 100 mots de New York » de Laure Watrin lui rendent un bel hommage.
En picorant dans l’autre dictionnaire de New York tout juste paru, « Les 100 mots de New York » (2), un autre souvenir remonte à la surface : celui de Laure Watrin quand elle habitait la ville, dans les années 90. Journaliste dévorée de curiosité, elle avait le chic pour vous faire découvrir le bar, la tribu ou la mode dont vous ignoriez encore tout. Son dictionnaire est intime, c’est celui d’un New York habité qu’elle n’a jamais vraiment quitté, même après son retour à Paris, au point de lui consacrer plusieurs guides savoureux.
Dans ces « 100 mots », on trouve des classiques comme « Staten Island » ou « la 5ème Avenue », mais c’est sur l’âme et les tics de « Big Apple » qu’il faut s’attarder : une ville rude, grossière, pressée mais aussi « très friendly », où le sourire est « toujours plus agréable que la gueule légendaire du serveur parisien » (même si le « fuck you » n’est jamais loin). Les lieux de ce New York ne sont pas seulement le MoMa ou l’Empire State building mais les « perrons », « pistes cyclables », « escaliers de secours » et autres logements « condos » ou « co-op ». A peine briefé sur les « hipsters » (« bobos ») new-yorkais, vous découvrez les « hicksters », contraction de hicks (« péquenauds ») et de hipsters, « sorte de fermiers bohèmes » qui colonisent « Upstate » (la région au nord de la ville) le week-end venu.